Fiscalement, le poker est un jeu sans nuances. Soit vous êtes un amateur et vos gains n’intéressent pas le fisc, soit vous êtes considéré comme un professionnel et vous êtes imposé dans la catégorie des bénéfices non commerciaux.
La difficulté étant qu’on ne sait pas toujours soi-même si l’on est un amateur ou un professionnel, et une erreur en la matière peut rapidement déboucher sur un contrôle fiscal.
C’est ce qui est arrivé à un jeune prodige du poker dont le Conseil d’Etat a récemment confirmé le redressement fiscal. Pensant pratiquer un simple loisir, le jeune homme n’a jamais pris la peine de déclarer ses revenus. Mais sans le savoir, il est rapidement passé professionnel. Selon les conclusions du rapporteur public, il est même devenu l’archétype du joueur professionnel.
On saura donc désormais qu’un joueur professionnel :
- Joue des sommes importantes
- Combine des parties de jeux en ligne et en casino
- Se déplace à l’étranger pour participer à des tournois
- A des gains importants et récurrents
Peut-être que notre joueur (désormais professionnel) aurait-il dû se spécialiser dans les courses hippiques car, étonnamment, les gains du PMU sont exonérés fiscalement, contrairement à ceux du poker.
Pourquoi une telle différence de traitement d’ailleurs ?
Car le juge de l’impôt estime qu’on ne peut pas assimiler les parieurs assis sur leur canapé aux joueurs de poker professionnels qui, eux, ont une influence réelle sur la partie qu’ils jouent.
Les premiers subissent un aléa que les seconds peuvent dompter.
Dit autrement, c’est le degré de hasard qui détermine l’imposition.
Si vous êtes débutant au poker, joueur au pmu ou gratteur de blackjack, vous serez exonéré car l’aléa occupe une place trop grande dans votre activité. Si vous êtes joueur pro de poker, on estime que vous avez vaincu le hasard et vous serez alors soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BNC de l’article 92 du CGI.